L’éventail actuel des méthodes psychothérapeutiques s’inspire largement de traditions millénaires, puisant autant chez les catholiques que chez les bouddhistes, entre autres. La systémique de Palo Alto, par exemple, collabore avec des maîtres zen, tandis que le programme scientifique MBSR s’associe à la méditation vipassana du bouddhisme theravada. En quelques siècles, la psychothérapie n’a pas pu se détacher des méthodes de transcendance de la souffrance humaine développées sur des millénaires. Cependant, la récente laïcité en France impose une neutralité qui risque parfois de négliger des aspects essentiels. Dans ce cadre, comment aborder les questions qui portent sur nos questions les plus importantes ? D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?
Expérimenter la liberté, le lâcher-prise, l’amour, ainsi que d’autres états d’être, nécessite de rester connecté à nos racines sans se laisser enfermer par elles. C’est pourquoi nous prenons le risque d’une autre laïcité. Plutôt qu’une entité neutre interdisant d’évoquer le nom d’une religion, elle devrait devenir une force inclusive englobant toutes les traditions, favorisant la contribution de chacun tout en s’inspirant des autres. À travers une pratique méditative dénuée de concepts, adaptable à toutes les traditions, nous explorons l’étendue de notre humanité. Nous revisitons les enseignements de figures telles que Rûmi, Maître Eckhart, Dogen, encourageant ainsi chaque participant à choisir sa voie, à approfondir son exploration, rester neutre, se tourner vers la science ou même continuer à embrasser toutes les traditions. En définitive, avec l’apport d’une pratique méditative et d’une psychothérapie transpersonnelle, nous avons l’opportunité de transcender les limitations imposées par les différentes figures de personnalité qui nous ont enfermés, afin de découvrir notre véritable essence et vivre une existence épanouissante.
En dépit des défis, la compréhension mutuelle peut aisément surmonter les difficultés. Par exemple, en l’absence du principe de laïcité en France, une personne croyante peut discuter de sa foi avec quelqu’un d’une croyance différente sans imposer ses convictions. Nous encourageons l’exploration des mots, la traduction des textes, la compréhension des principes derrière les expressions, laissant à chacun la liberté de sa propre réflexion.
Concernant les risques de dérive sectaire, nous les écartons en soulignant que notre démarche repose sur le partage passionné sans aucune sollicitation financière. Aucune obligation de travail, aucun lien ambigu avec les membres, aucune adoration des participants, aucune idéalisation de l’éloignement familial ou de l’isolement. Aucune exigence n’est imposée aux participants, hormis le respect et la bienveillance. Pas de système de progression ou de grades contraignants. Ce sont nos garde-fous pour demeurer exclusivement dans la passion, le partage, et la joie de vivre des expériences, qu’elles soient similaires ou différentes.
Notre initiative ne vise pas le profit, mais s’inscrit plutôt dans la dynamique d’un collectif de passionnés se rassemblant pour méditer et philosopher gratuitement. Elle a émergé du désir de praticiens en psychothérapie d’offrir un soutien gratuit à leurs clients entre les séances et de les guider dans des explorations profondes de leur propre être par le biais de la méditation. Elle est également accessible à tous, dans un esprit d’ouverture.
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Et si la religion n’était pas la religion ?
Considérons un arbre qui tire de la terre, via ses racines, tous les nutriments nécessaires. Il demeure stable face au vent et s’abreuve même de la pluie. Imaginons à présent un arbre dont les racines ont été coupées. Le vent l’incline au sol, et la pluie le rend vulnérable, le conduisant à sa fin. Pour la plupart d’entre nous, nous ressemblons davantage à ce second arbre. Sans racines, les événements nous affligent, et la vie semble dénuée de sens. C’est ici que prend tout son sens le mot « religion », dérivant de « religare », signifiant en français « relier » ou « donner un sens ». La religion consiste à se connecter à une source de bonheur infini. Ainsi, dans ce terme, dénué des doctrines et dogmes que beaucoup lui prêtent, réside uniquement la reconnexion de ce qui était préalablement désuni.
D’ailleurs, le Christ n’était pas chrétien, et Bouddha n’était pas bouddhiste. À mon avis, la spiritualité authentique ne se limite pas à adopter des tenues et des idées préconçues comme si l’on acquérait un manuel en librairie. Elle réside plutôt dans l’individu qui explore profondément le sens des choses en se tournant vers son intériorité. En procédant ainsi, on découvre que toutes les traditions partagent certains éléments communs. Il y a la posture, telle que celle du moine zen méditant, du catholique en tailleur pour la prière du cœur, ou encore du soufi agenouillé, pour n’en citer que quelques-unes. Il y a le pneuma, la respiration, évoquée également dans toutes les traditions. En fin de compte, il y a le mystère, appelé Dieu, Tao, Nirvana, Grande Mère, etc. La posture, le souffle et le mystère rassemblent toutes les traditions et nous offrent la possibilité de nous reconnecter à ce qui était disjoint, afin de retrouver un bonheur authentique.